mardi 17 janvier 2012

Wim Delvoye Iconographe Iconoclaste, Au delà du nombrilisme, le "trouduquisme"

A l’ardoise aujourd’hui, Baba vous propose un aller-retour de Wim Delvoye.
On pourra vous le servir en tartare, coupé au couteau évidemment ;)
Pourquoi me direz-vous se mettre à table ? C’est une chronique culinaire ou il s’agit d’art plastique ?
Oui, nous aussi chez Baba on préfère les nourritures simples et naturelles, aux déviances agroalimentaires à la mode « Tricatel » Ceci dit il n’y avait guère de bouquet mieux approprié à l’univers de cet artiste. Dans Culinaire, il y  inaire…et vous allez voir que son intérêt très affirmé pour la représentation du système digestif et son exploration n’a de limite que votre curiosité.
La prépondérance de son estomac, pour commencer et la dimension nutritive pose l’idée de ce qu’il entend être notre culture. L’art, la religion, la culture, une nourriture ?
Installation «  CLOACA » sur le thème de la digestion
Explorant toujours un peu plus les confins de sa curiosité, Wim Delvoye a choisi l’église comme levier d’identification, qu’il attaque sur un terrain de prédilection, à la fois pour cet artiste et pour l’église : le rapport au corps.
Il propose une série importante d’œuvres qui s’inscrivent dans l’iconographie chrétienne. Définitivement subversif et provocateur, il flirt avec les limites de la bien séance révélant ainsi celles de la tolérance, en « stigmatisant » ce qui l’oppose diamétralement à son antagoniste : la chair et la morbidité.
Héritier épanoui de cette église, « ce père qui est au cieux…» vis-à vis duquel Il a clairement réglé son Œdipe, en le tuant et en se repentant. Il témoigne son héritage dans sa subversion courtoise et illustre un des dogmes essentiels du Christ : si l’on te frappe une joue alors tend l’autre joue
Au travers de la série « anal kisses » Wim Delvoye propose une réponse aux insurgés qui pourraient le taxer d’être un « fake » un snob de vendu, un traitre ou un usurpateur en s’affranchissant d’un « kiss my ass » auquel il répond par cette série d’empreintes de bisou de son anus, « anal kisses » déposés sur les papiers à lettre des grands hôtels où il doit résider à titre professionnel, afin de représenter son travail et le vendre.
Vertige intellectuel, cet homme est incontestablement un génie qui emploie le 3ème voire 4ème degré pour démonter tendrement les préjugés d’une société qui se complait à découvrir la partie émergée de l’iceberg.
Là où les gens bien mis lui reprocheraient d’être un artiste « nombriliste » il transcende le sujet et coupe court à toute tentative de classification en inventant le « trouduquisme »
Wim Delvoye un iconographe iconoclaste
Bravo l’artiste et merci de nous aider à lutter contre la constipation culturelle ;)

Pour en savoir plus son site officiel :

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