mardi 24 janvier 2012

AI WEIWEI Attention au"FAKE"

Par où arrive le changement si ce n'est poussé par la nécessité?
Attention au"FAKE"
La contagion de l'information, la prise de conscience :
La Connaissance VS Le Dogme
Les forces qui s'opposent :
La Résistance, l’œuvre d'une vie de Dissident, VS l'Inertie et la Répression.
Le passage du flambeau : Publier, au sens Rendre Public, transmettre à la postérité.
C'est dans le contexte de le la pétition contre le plan SOPA/PIPA...

...et la menace de fermeture de wikipédia entre autre,

que j'ai choisi de publier cet article, sur un artiste ouvert sur le monde, très présent sur le web
brillant architecte du nouveau monde, cet artiste, activiste chinois est censuré, et aujourd'hui privé de liberté.

Ai Weiwei




Une expo à Berlin jusqu'au 18 mars 2012, lui est consacrée. infos ici

Qui est Ai Weiwei?
Dans le grand wiki (tant que ça dure, allez-y et si vraiment le sujet vous intéresse,
imprimez ou copiez collez)  Qu'est-ce qu'il dit Wiki?

Il a été élu personnalité n°1 de l'Art par le magazine britannique Art Review

Ai Weiwei, héritier d'un engagement, et passeur de flambeau.
La résistance contestataire et la poésie, pour bagage dans sa vie d'architecte.
Une architecture et des installations résolument tournées vers l'avenir, vers le renouveau.



Pour la Modern Tate Gallery, il créé une installation de centaines de milliers de graines de tournesol,
en porcelaine, peintes à la main par de artisans chinois.



Pourquoi des graines de tournesol?


Les graines de tournesol, un des en-cas les plus répandus en Chine,
Elles ont aussi une portée historique, en faisant référence aux image de propagande
de la révolution culturelle chinoise (1966-1976), qui représentaient fréquemment Mao en soleil,
et le peuple en fleurs de tournesol.

Les graines symbolisent la jeunesse, et l'avenir.


Par ces graines, Ai Weiwei explique qu'il a voulu "encourager beaucoup de jeunes à s'exprimer".

Ai Weiwei, a été conseiller artistisque des architectes Herzog et de Meuron,
à la conception du stade "Nid d'oiseau" construit pour les Jeux olympiques de Pékin en 2008.


Ai Weiwei architecte du renouveau chinois, pays organisateurs de jeux olympiques, symbole de l'ouverture sur les standards culturels internationaux.

Comment à l'époque un artiste qui est considéré comme dangereux dissident, peut se voir confier un tel marché public?
Etonnant,vous ne trouvez pas? Mystérieux Ai Weiwei ;)
"Fake" C'est le nom du studio de création qu'il a monté, pour ce chantier. Lu Qing, son épouse est la représentante légale de la compagnie, "Beijing Fake Cultural Development "
Et il a refusé de participer à la cérémonie d'inauguration.
 
Voulez-vous survoler sa vie, son œuvre ? ;) Voici un blog qui montre très bien l'étendue de son travail, de designer architecte.

Un engagement affirmé et public
Il est un des 303 intellectuels signataires de la Charte 2008. Manifeste, publié le 10 décembre 2008,
pour promouvoir la réforme politique et le mouvement démocratique chinois dans la République populaire de Chine.


Puis, lors du tremblement de terre de Sichuan, il s'expose et dénonce l'obstruction à la vérité qu'exercent les autorités chinoises, face à la catastrophe.
En effet celles-ci refusent d'identifier les enfants décédés dans les écoles, car selon lui, les autorités, se tiennent à l'écart de toute responsabilité quant aux normes de construction des bâtiments, et les probables affaires de corruption liées aux signatures des marchés publics.
Sichuan le combat d'Ai Weiwei, il s'engage à reporter les noms des enfants victimes.

La contestation, la résistance, un héritage de père en fils.
Ai Weiwei est un enfant de l'opposition au régime chinois.
Il a grandit dans des camps de travail où son père,
le poète Ai Qing avait exilé sous Mao, avec femme et enfant.
Censuré et privé de liberté.

L'artiste engagé est un visionnaire.
Par anticipation sur la probable censure et fermeture de son blog,
dans lequel il dénonce le système de répression et de censure,
que le parti communiste exerce sur son peuple, notamment par rapport à la censure
imposée à google et sur le web.

Il publie le livre de son blog (fermé aujourd'hui), en Allemagne et aux Etats-Unis.
Afin que sa parole lui survive, en dépit de la censure et au delà du territoire chinois.

Propos publics de l’artiste Ai Weiwei au sujet des autorités chinoises,
juste avant le 3 avril, dans un entretien accordé au quotidien Suisse Tages-Anzeiger,
mais publié deux jours après son arrestation:
"Les puissants veulent éviter que l’on entende les voix critiques. Ils veulent les détruire.
Ils ne veulent s’engager dans aucune discussion ouverte."

Il est arreté le dimanche 3 avril 2011 au matin.
Libéré le 22 juin 2011 après 81 jours d'incarcération.

Ai Weiwei, le résistant, le subversif aurait-il atteint son but?

Dans un ultime happening, fort de profondes convictions tournées vers le monde,
et les générations futures. Ai Weiwei fait l'illustration du non respect de la liberté d'expression.
L'illustration du grand mensonge démocratique du parti communiste chinois.
Ai Weiwei fait l'illustration de la répression.
En effet, en tant que défenseur des libertés droits de l'homme et des libertés individuelles, son but est atteint.

Le génie du provocateur, lorsqu'il est pertinent, est de pousser l'oppresseur à la faute.
Et de pouvoir ainsi non seulement dénoncer les atteintes aux droits de l'homme,
mais aussi par contagion, engager la commuauté internationale à veiller, à ses côtés,
au respect des droits de l'homme, et des libertés individuelles.

Ai Weiwei en ce sens a largement contribué à illustrer historiquement la censure du régime chinois.
Qui bride les internautes chinois, afin de préserver les verrous culturels ancestraux.
Qui bloque la diffusion de nombreux contenus web, allant jusqu'à taxer toutes les photos de nudité de pornographie. 
Tel un rouleau compresseur la législation glisse au dictate.

La république démocratique de Chine est toujours aussi protectioniste et répressive.
Le peuple chinois n'est pas libre.
En Chine, comme ailleurs la démocratie, n'est pas un gage de respect de
la déclaration universelle des droits de l'homme,et de la femme.

Le monde moderne a décidément beaucoup de chemin à faire.
La preuve qu'une croissance à deux chiffres ne fait pas tout.
La preuve aussi qu'un doigt d'honneur est avant tout un geste d'insoumission.



Il est assigné à résidence et ce pour une durée de 12 mois,
dans l'attente de son procès. Durant cette période,
il n'a pas le droit de s'exprimer dans les médias.


Depuis le 5 janvier 2012, l'info circule,le redressement,
que le fisc chinois lui demande va être recalculé.

Il n'a pas semble-t-il, été accusé de gêner l'ordre publique.
Peut-être grâce à l'immense soutien qui lui a été
manifesté à travers le monde, et sur le web.
Il a été accusé d'évasion fiscale.
Il a été accusé de pornographie avec cette photo là:


Le soutien à Ai Weiwei, est le premier phénomène de résistance culturelle
de cette envergure sur le web. Le vent d'orient aura répandu le parfum entêtant du jasmin.
Et sans doute le génie, la poésie, le courage et le sens politique de l'architecte,
bâtisseur d'avenir en quête d'esthétique, d'équilibre et de liberté.


L'engagement et le soutien  sont organisés, du côté des dissidents chinois,
et relayé par les internautes worldwide. Et aussi chez les artistes, en Chine
comme hors de ses frontières.

Voici le lien vers un blog de soutien:

Vidéo de soutien à Ai Weiwei du 22.avril 2011


Voici un beau travail éditorial pour documenter l'état de l'art et
de la liberté d'expression en Chine. le lien de Pékinunderground

Et Never Sorry le film.


Quand le bâteau prend l'eau,les rats quittent le navire...
La biennale de Venise ne proclame pas franchement son soutien à l'ariste.
En exilant une sculpture de l'artiste Russe Oleg Kulik sur l'île de Murano,
loin du coeur de l'événement.

Ce sont les visteurs  qui, par le biais de magazines ou
de sacs imprimés véhiculaient des images pour réclamer la libération de  Ai Weiwei.

Les exposants, étaient vraisemblablement soucieux, de ne pas mettre les potentiels investisseurs chinois, dans une situation embarrassante, inconvenante...

Petite parenthèse, au sujet d'Oleg Kulik, il avait été censuré par le passé.
C'était en France, lors de la FIAC 2008 et ce, au nom de l'article l’article 227-24 du Code Pénal
relatif à la « diffusion d’images à caractères violent, ou pornographique ou contraire à la dignité humaine… »

Est-ce que Oleg Kulik est une valeur sure de la censure, un bankable du marketing alternatif?
Et bien, si c'est le cas, je dis pourquoi pas, du moment que l'on m'offre une occasion de transgresser
j'en suis reconnaissante ;)
Souhaitez-vous l'enquête sur la transgression aujourd'hui?
Dans le contexte hyper libéral? à suivre...

Allez pour ceux qui veulent comme moi transgresser en toute sécurité,
voici un lien vers le blog "photo" qui publie les images interdites et un article.
Cliquer ou ne pas cliquer
(mouai, je ne trouve pas ça plus choquant que certaines réalités urbaines, m'enfin moi je dis ça, je ne dis rien )

Pour en revenir à la Biennale, ladite sculpture dénonce la répression de l'expression artistique et représente l'artiste Weiwei, dans la posture de Boudha, le sage. Version Lady Gaga...disons que les visiteurs de la biennale ne ratent pas une œuvre majeure. Ce qui contribue à me convaincre une fois plus de l'absolue nécessité de nous éduquer au sens critique, sans la censure. Au libre arbitre sans œillères ni licol, n'en déplaise à Oleg Kulik qui du reste a su se montrer juste et pertinent dans sa série de représentation de l'animalité de l'homme ;)
Comme quoi, il ne suffit pas de faire de la provo pour que la censure fasse des vagues, et ce malgré l'Aqua Alta Vénitienne.








Pour le clin d’œil t pour les plus curieux d'entre vous, il y a un lien entre le billet sur le doigt d'honneur, celui du trouduquisme et celui-ci ;)
Le point de convergence est à DOCUMENTA quand Weiwei rencontre Delvoye.
Super documentaire de 52 min, malheureusement je ne le trouve pas en français,
les liens sont cassés ;( à suivre ici en anglais DOCUMENTA

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